Déclaration du Club Perspectives et Démocratie du MCDDI
Suite à la catastrophe survenue le dimanche 4 mars à Brazzaville, le MCDDI à travers le Club Perspectives et Démocratie, partage l'émoi et l'émotion encore vifs dans les esprits. Le peuple Congolais subit une fois de plus l'incurie administrative et politique du régime totalitaire de Brazzaville.
Nos pensées vont avant tout aux familles des victimes endeuillées par ce drame. Les victimes des explosions voulues ou accidentelles s'inscrivent tous au bilan macabre de ce pouvoir qui méprise la vie humaine, particulièrement celle des citoyens congolais.
Le Club Perspectives et Démocratie du MCDDI rappelle que depuis son installation au pouvoir par un coup d'État militaire en octobre 1997, ce régime est assis sur une montagne d'argent et de munitions. Il consacre d’énormes dépenses pour s'équiper outrancièrement en matériel de guerre dirigé en permanence contre les populations civiles.
Nous déplorons, que des années après son processus d'autolégitimation, monsieur Sassou-Nguesso reste addict à la logique du pouvoir au bout du fusil. Dans cette explosion, l’opinion nationale réalise la nature réelle de ce régime qui accumule un arsenal militaire destiné plus à se défendre contre un ennemi intérieur imaginaire qu’à prévenir une menace extérieure.
En lançant des appels à la solidarité nationale, ce régime demande des efforts inconsidérés envers des populations meurtries par de précédentes crises dont elles ne se sont jamais relevées.
Au moment où le régime tente de masquer les dégâts causés par cette catastrophe, Le Club Perspectives et Démocratie du MCDDI se lève pour réclamer la clarté sur les conditions qui ont prévalues et la gestion de cette crise humanitaire gravissime présentée en thèse accidentelle par ce régime.
C’est pourquoi, nous dénonçons les appels à la trêve politique lancés par le régime. En invitant les forces politiques du pays à s’unir autour de ce drame, le régime veut exploiter la douleur de tout un peuple pour entretenir le statu quo politique face à sa soudaine fragilité. Nous invitons les forces démocratiques du pays à ignorer cette requête de trêve formulée par les tenants de l'idéologie totalitaire parmi lesquels figurent les responsables de cette situation.
Aussi, le Club Perspectives et Démocratie du MCDDI dénonce l'irrespect et l'absence de procédures administratives et judiciaires nécessaires en pareilles circonstances, seules habilitées à établir les niveaux de responsabilité, et à évaluer les dommages et intérêts redevables aux victimes.
Au regard de ces considérations, nous invitons toutes les forces démocratiques du pays à poursuivre la lutte pour l'État de droit et la démocratie dans notre pays. D’évidence, il convient de s’interroger sur les rôles respectifs des institutions de ce régime, en particulier celui des deux chambres de l’Assemblée et du Haut Commandement Militaire.
Au vu de ce qui précède et compte tenu de la gravité des faits, nous invitons les parlementaires du MCDDI, de l'UPADS et du PCT d’exiger une enquête parlementaire indépendante afin :
De déterminer les causes politico-militaires réelles à l’origine de cette tragédie;
De déterminer l'origine, la nature et la quantité du matériel militaire détruit ;
De déterminer le coût financier de ce stock et de l’infrastructure militaire ;
De déterminer le bilan humain et immobilier civil de cette catastrophe ;
De déterminer l’effectif de nos compatriotes militaires décimés dans cette explosion ;
De mesurer les conséquences écologiques, chimiques et bactériologiques de ces explosions qui impactent l'environnement urbain en termes de santé, de pollution de l'air et de l'eau.
Nous insistons sur l’urgence de cette dimension politique car seule apte à freiner les velléités du régime lancé dans une recherche des boucs émissaires.
Fait à Paris, le 15 mars 2012.
Pour Le Club Perspectives et Démocratie
Le Secrétaire Général
Edgard MFOUMOU-NÉ
