samedi 13 novembre 2010

Bernard Kolélas ou l'esprit démocratique






Par Théo Joseph Senga




Un an déjà depuis la mort du président du Mouvement Congolais pour la Démocratie et le Développement Intégral MCDDI. Nul ne peut oublier le combat d'un homme de ce rang. Combat pour la démocratie, combat pour l'unité nationale, mais surtout combat pour la restauration de l'état de droit au Congo Brazzaville. Les congolais en général et les militants du MCDDI en particulier ne connaissent qu'un seul grand leader charismatique au Congo, contesté ou non, c'est Bernard Kolélas.

Entre hypocrisie et calcul machiavélique

En réservant au Président Bernard Kolélas des obsèques d'état, le pouvoir à voulu reconnaître (un peu tardivement) sans le dire que l'histoire lui avait donné raison sur plusieurs problématiques politiques de notre pays.

Parmi ces contentieux nous pouvons citer :
· Le mode d'accession au pouvoir
· Les crimes économiques qui plombent le pays depuis l'arrivée au pouvoir de Mr Dénis Sassou Nguésso
· Les crimes politiques devenus la norme incontournable et revendiquée par les "vainqueurs"
· La gestion calamiteuse du pays et le contexte sociopolitique dans lequel il est dirigé.

Le pouvoir reconnaît-il que sa disparition a laissé un vide important dans le paysage politique congolais. Le refus systématique de Mr Sassou Nguésso de voir Ya BEKOL revenir dans son pays, et ce malgré deux tentatives pacifiques, montrait au grand jour l'esprit d'exclusion qu'entretient ce pouvoir. Cette intransigeance a certainement eu raison sur la psychologie du Président du MCDDI. Lui qui avait créer les conditions pacifiques du retour (vivant) au pays de l'actuel chef d'état. La suite tout le monde le sait, puisque le retour de BKOL était toléré pour des raisons de décès de son épouse. Après, c'est bien facile de faire le médecin après la mort et d'ériger notre deuil en une honteuse option politique au nom d'une certaine paix.

Pourtant, le mal congolais reste entier. En ce débarrassant de Ya BEKOL de cette façon, le pouvoir actuel espère encore que personne ne peut se dresser dorénavant devant lui pour contester sa politique dévastatrice et inhumaine. Nous considérons en tant que cadres du parti, qu'il est illusoire de le penser ainsi, car l'oeuvre de tout une vie accomplie par Bernard Kolélas ne peut pas disparaître. Militants ou non du MCDDI, les congolais sont très attachés à l'état de droit et à l'instauration des institutions démocratiques.


Le Club Perspectives et Démocratie du MCDDI dont le projet politique s'inspire de la pensée sociale de notre Président, propose à la communauté congolaise de continuer le travail du grand leader de notre pays et d'apporter des réponses concrètes à la population.

Appel à l'unité de tous les militants et cadres du MCDDI autour des idées cardinales de Bernard Kolélas

Aux militants et cadres du MCDDI, en ce premier anniversaire de la mort de notre Président, c'est une autre occasion d'unité qui se présente à nous et que nous devons saisir malgré nos différences d'appréciation sur le devenir de notre parti et du pays.


Nous avons le devoir moral, de part nos actions futures de donner des perspectives à nos concitoyens. Nul ne peut se satisfaire de la situation actuelle, car le peuple silencieux est de plus en plus impatient.

Avoir comme seul variable politique, la proximité conjoncturelle avec ceux dont on sait de toutes façons qu'ils auront inexorablement des comptes à rendre devant l'histoire et devant la communauté des nations c'est manquer de lucidité au risque de perdre notre intelligence.



Nous avons un grand héritage à fructifier.

En faisant l'union sacrée, nous devons ensemble redéfinir la gouvernance du MCDDI, créant les conditions de sont indépendance face au pouvoir et se présenter devant la communauté nationale comme une force politique alternative pour le développement du Congo. Le Président nous a toujours appris à tenir un langage de vérité devant tout interlocuteur, car c'est de cette façon qu'on est respecté, même par nos contradicteurs.
TJS

vendredi 9 juillet 2010

Les Oeuvres collector de Bernard Bakana Kolélas

L'homme d'Etat qui nous a quitté est aussi l'homme de culture.
Ses deux derniers livres sont de véritables références.
Stock limité.
Contact: 01 60 28 56 63 / 06 24 22 91 16







jeudi 15 avril 2010

La mort de N'GUILA MOUNGOUNGA NKOMBO





Théo Joseph Senga
Fondateur du MCDDI en France
Ancien président et co-fondateur
de l'ERDDUN - France








Décès de Nguila Moungounga Nkombo
Nguila Moungounga Nkombo

L'ancien ministre de l'économie et des finances du Congo Brazzaville sous le régime Lissoubaest mort ce mercredi 14 Avril 2010 à Paris.
Ministre du gouvernement Bernard Kolélas et en exil depuis 1997, il a toujours été sans concession face au pouvoir de Sassou Nguesso.

Ayant travaillé avec lui dans le cadre de l'E R D D U N (Espace Républicain pour la Défense de la Démocratie et de l'Unité Nationale), nous avions la même approche politique sur la situation du Congo et de son avenir. Comme la plupart de ses collègues ministres, il acceptait volontier les critiques souvent très vives de la nouvelle génération des Congolais en France sur la gestion du pays sous l'ère Lissouba.

C'est un enfant du pays Kongo qui est parti.
Je partage la peine avec sa famille et ses amis.

Théo Joseph Senga

dimanche 28 mars 2010

Grand Débat sur la Tribalité au Congo Brazzaville






Théo Joseph Senga








Bonjour chers amis,

je vous propose le texte qui a servi de support au débat Républicain auquel moi et mon ami Edgard Mfoumou-Né, co-fondateur du Club Perspectives et Démocratie du MCDDI avons pris part. Débat organisé par le frère KOVALIN.



Mesdames, messieurs,

Distinguées participants,

Chers amis,

C’est avec satisfaction et humilité que je participe à ce débat que l’on peut qualifier de courageux et d’historique.

Beaucoup de Congolais pensent et débattent depuis longtemps sur ce sujet quasi tabou. Car, nombreux sont ceux qui malheureusement évitent d’évoquer ce qui a toujours été à l’origine de graves conflits politico-ethniques. Les conséquences on les connait.

Pour être précis, il s’agit ni plus ni moins une revendication ethno-tribale du pouvoir. L’ethno-tribalité ne se qualifie pas par le ou les patronymes des hommes politiques qui ont occupés tour à tour la Présidence de la République. Ce sont les actes politico-criminels qu’ils posent au nom de la tribu exerçant le pouvoir d’Etat. L’arrivée du monopartisme avec son cortège de mouvement insurrectionnels et de coup d’Etat militaire à répétition constituent le véritable démarrage de l’Ethno –tribalité.

C’est donc par les pratiques politiques et non par l’appartenance à une tribu que nous pouvons faire le diagnostic d’un fiasco sociopolitique au Congo Brazzaville. Nous devons ici et maintenant ne pas nous voiler la face devant l’histoire. Nous devons bannir l’amalgame et nos frustrations. Il est temps aussi pour nous d’appeler les choses par leur nom.

Ce débat survient à un moment où les mouvements de résistance s’essoufflent contre la dictature issue du coup d’État militaire d’octobre 1997. Il est symptomatique d’une recherche d’un nouvel élan pour la lutte démocratique. Avant de l’engager, il convient de le circonscrire en définissant ce concept nouveau dans l’actualité sociale et politique congolaise. Pour l’effort de compréhension, je me permets de restituer la pensée des initiateurs du débat en la résumant ainsi :

« La tribalité est un phénomène somme toute normal, fondé sur un héritage longtemps forgé par des pratiques, des usages, des us et coutumes dans une communauté d’hommes et de femmes bien déterminés, partageant un même territoire et ayant une histoire et un passé commun et surtout habités par la volonté inébranlable de vivre ensemble. (…) Toutefois, son pendant [est] le tribalisme. »

Ce cadre du débat appelle de multiples observations.

D’emblée, une mise au point s’impose. Il ne s’agit pas seulement de surfer sur l’anti-Sassou qui est bien réel compte tenu de la nocivité de l’intéressé, du système politique qu’il incarne, mais il s’agit avant tout d’une dynamique pour aboutir à un projet politique viable pour le Congo.

D’évidence, après un demi-siècle d’existence, le Congo-B/ville peine et patine dans l’édification d’un État-nation. Dans ce sens, la question de la tribalité rejoint celle bien supérieure de l’unité du pays devenue une question d’actualité puisque, compte tenu de l’histoire récente depuis un demi siècle ou encore moins ces deux dernières décennies, des voix s’élèvent sur la partition du pays sur une base ethno-tribale et géolinguistique qui trahit nettement le cloisonnement tribal des consciences.

Cette partition, lorsqu’elle ne signifie pas une simple fuite en avant, traduit à mon sens une capitulation devant la dictature et une fatale incapacité à inverser l’état de fait. Ce qui est contraire au combat pour la démocratie que nous menons depuis la chute des institutions républicaines issues de la Conférence Nationale Souveraine.

La partition est une option qui rend davantage complexe le problème car, elle entraîne inévitablement une lutte de sécession qui est un chemin long et incertain sans garantie démocratique en cas de triomphe. Il y a sur le continent des cas qui illustrent cette difficulté : le Cabinda, le Sahara occidental, la Casamance, etc. L’opinion internationale réprouve un tel procédé.

L’unité du Congo a sans conteste une marge de progression à combler comme en témoigne la résurgence de ce débat étouffé depuis l’aube de l’indépendance mais que d’aucuns ont sciemment fait la sourde oreille et affublaient même les précurseurs de tribalistes. C’est d’autant plus rassurant, mieux vaut tard que jamais, que les Congolais prennent enfin conscience des discriminations ciblées d’origine étatique subies par d’autres Congolais aux temps révolutionnaires et post conférence nationale. Nul doute que c’est le Congo qui en sortira gagnant lorsque nous aurons réussis à hisser le pays au stade d’État-nation. C’est un chemin d’efforts et d’énergies qui installe la république comme valeur fondamentale commune.

La république définit et formalise deux concepts qui surpassent tous les micro-particularismes socioculturels et anthropologiques. Ce sont d’une part les institutions, d’autre part la citoyenneté.

Les institutions sont la plateforme architecturale et juridique de gestion d’un pays. Le citoyen est l’abstraction de l’humain vivant dans l’espace territoriale de la république. Avec ces deux concepts qui sont tout autant des valeurs, le Congo peut espérer atteindre dans l’harmonie un niveau de développement appréciable et digne d’un état moderne respectable. L’argumentation de cette thèse, mieux de cette conviction, s’appuis sur le stimulus libérateur des forces vives. Pour se mouvoir avec une latitude de progrès, les forces vives ont besoin d’espace de liberté et d’expression économique et sociale favorable à l’éclosion du génie humain créateur de valeur ajoutée.

Aucune formule incantatoire ne peut ériger, comme par magie, l’unité dans un pays lorsque les pratiques des pouvoirs publics et de l’État bafouent la dignité des hommes et des femmes, ni lorsque la citoyenneté est dévalorisée. Il y a des exemples du passé qui le démontrent : les slogans révolutionnaires (« tout pour le peuple, rien que pour le peuple » pendant que les révolutionnaires pillaient les deniers publics, « à bas le tribalisme » pendant que les messages du type yaka noki-noki inondaient les ondes nationales et rendaient l’administration publique pléthorique; « à bas l’impérialisme » pendant que le régime des irréductibles se montrait servile à l’extérieur). Bref ! Ceci illustre le décalage flagrant entre la volonté de développer un pays et la simple revendication ethno-tribale du pouvoir incarné par celui qui prétend diriger le pays.

En définitive, le ciment de l’unité et de la représentation hétérogène, au sens de la diversité ethnolinguistique, se trouve incontestablement dans le respect de la citoyenneté et par delà le respect des conventions établies entre les hommes.

Peut-on formaliser le « vivre ensemble » de la tribalité ? La réponse est une question d’approches.

L’approche par la cohabitation de groupes ethno-tribaux est inefficace, complexe et difficile à réaliser en dehors des liens économiques pour la vie sociale. En effet, dans un pays pourvu de strates sociologiques comme l’ethnie ou la tribu, la caste, le vivre ensemble met en relation des populations de cultures diverses. Il vise une vie sociale dans la diversité culturelle voire anthropologique. Le vivre ensemble traduit ici une cohabitation, souhaitable dans l’harmonie, qui nécessite des règles de vie communes qui la régissent. Cela pose deux problèmes :

1. Superposer des lois de tribalité au code civil.

2. Classifier sans hiérarchiser les entités à faire cohabiter.

C’est une approche complexe. Comme on peut le constater, formaliser cette idée séduisante aux yeux de certains cache en réalité une complexité juridique et organisationnelle. Il n’existe pas de légitimité « tribalistique » en démocratie où seuls la citoyenneté et la pleine jouissance des droits civiques suffisent à briguer un mandat électif.

L’approche institutionnelle fondée sur une Constitution qui abstrait les valeurs universelles paraît mieux adaptée au monde moderne. Elle abstrait la notion de groupe sociologique au sens anthropologique pour la remplacer par le concept de citoyen. Elle établit une relation d’individu à État, plus simple à gérer et plus direct. Elle est confrontée dans notre pays à la confiscation du pouvoir qu’en font les régimes dictatoriaux pratiquant l’anti-citoyenneté, l’état policier et l’intolérance. Mais aussi par le fait que l’État n’a jusque là pas réussi à solder les contentieux sociopolitiques. C’est ce qui explique nul doute l’envie effrénée de réformer sans cesse la Constitution au détriment de la question fondamentale de la culture politique.

La tribalité est certes un héritage culturel, mais elle mérite d’être dépassée compte tenu du principe de la liberté de pensée et d’opinion individuelle que l’on ne peut subordonner à une conscience de groupe dans la relation avec l’État. Dépasser cette tribalité revient ainsi à uniformiser la vie sociale régie bien sûr par l’État qui est lui-même formalisé par la Constitution. Cette uniformisation de la vie sociale s’entend au sens du droit citoyen qui abolit les passe-droits tribaux, les micro-identités et les privilèges privés et de groupes.

Fait à Paris, le 26 mars 2010.

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