mardi 6 janvier 2009

Congrès du MCDDI: Le Club Perspectives et Démocratie publie sa contribution.

DOCUMENT D’ORIENTATION EN VUE DU CONGRÈS
CONTRIBUTION


Le Congrès du MCDDI est un événement national exceptionnel très attendu. Le premier depuis sa création, il se heurte à une conjoncture politique mauvaise pour le parti et le pays. Ces facteurs conjugués font de ce premier congrès un enjeu majeur.

À l’occasion de cet événement, le message du MCDDI doit convaincre et poser les fondations d’un parti de gouvernement. Parce que le MCDDI demeure manifestement l’ultime dépositaire de l’espoir résiduel des Congolais. Le Club Perspectives & Démocratie invite les militants à faire preuve d’audace et de perspicacité pour redynamiser le parti et donner un contenu politique à la hauteur des enjeux et des attentes des Congolais, non pour faire du parti un instrument au service d’intérêts privés.

1°) Les objectifs du Congrès

Les statuts du MCDDI assignent des missions ordinaires auxquelles ce premier Congrès devra théoriquement se conformer. Il s’agit :

 Du renouvellement des structures du parti.
Depuis le retour d’exil en octobre 2005, le parti a connu plusieurs restructurations. La multiplication des restructurations est le signe d’une organisation qui n’a pas encore su trouver ses points d’appui pour reconquérir l’espace qu’il avait quitté en 1997 devant la tournure des événements. La restructuration par le Congrès a un caractère obligatoire. Elle s’ajoutera à cette liste et aura au moins le mérite d’engendrer une organisation émanant de la base qui permettra de sortir du caractère exceptionnel des nominations antérieures. Ainsi, le parti sera un laboratoire politique du modèle démocratique défendu au niveau national. Puisse cette fois-ci les militants saisir l’opportunité qui s’offre à eux de choisir leurs dirigeants.

 De la définition de la ligne politique stratégique du parti
Le parti tient aussi par ce Congrès l’opportunité de redéfinir sa ligne politique pour lever les ambigüités, améliorer son image et redonner confiance aux Congolais. La ligne politique actuelle a essuyé des désaveux mesurables à travers le résultat des élections législatives et municipales auxquelles le parti a participé. Nonobstant les tricheries du régime, l’évidence d’une perte de puissance du mouvement est indéniable. La chute vertigineuse du poids électoral n’est pas réjouissant. C’est une sanction implacable aux causes multiples, qui impose de réviser sinon de changer de ligne politique. Le Congrès aura donc cette lourde tâche d’assigner aux instances délibératives (BEN et CN) une feuille de route politique avec un cahier des charges précis.

Mais compte tenu de la conjoncture, cette session extraordinaire change de nature et pose des préalables avant de répondre aux missions classiques susmentionnées. Ces préalables concernent la clarification politique et idéologique sur les points suivants :

a. L’identité du MCDDI face à l’enjeu démocratique
Notre pays vit la crise politique la plus grave de son histoire post Conférence Nationale Souveraine. Le multipartisme débridé présente une configuration de l’échiquier politique semblable à celle d’un parti unique virtuel dans lequel le MCDDI semble avoir été partiellement aspiré. Son positionnement actuel en témoigne. L’abandon de ses positions idéologiques le prouve. Les fondamentaux semblent avoir été relégués aux oubliettes par une partie de la direction du parti au grand dam des militants. Le coup de griffe sur l’identité du parti est une mutilation politique qui laisse interrogateur les Congolais car il bouille les repères.

Le Congrès du parti sera donc l’occasion de réaffirmer les fondamentaux du MCDDI.

Le MCDDI a un référentiel de valeurs républicaines : les valeurs de liberté, de fraternité, les principes moraux, et la conception de l’unité nationale sur le modèle initié par l’ancien président Youlou. C'est-à-dire, une unité nationale qui privilégie la citoyenneté congolaise et l’intégration dans la république de la diversité sociologique du pays.

L’autre référent est l’héritage idéologique et politique d’André Grenard Matswa qui consiste à défendre la liberté et les droits de l’homme par la non violence et au moyen du droit et du dialogue.

Le MCDDI a fait sienne, ces valeurs. Nous nous définissons comme un mouvement républicain. C'est-à-dire, un parti dont le modèle politique est la démocratie pluraliste appuyée par la décentralisation. Notre objectif est d’œuvrer pour le développement intégral du Congo. Ce clivage nous différencie du parti révolutionnaire, le PCT, qui prône le centralisme démocratique fonctionnant avec un parlement nommé et conçoit l’alternance par le coup d’État.

Compte tenu de la polarisation de l’échiquier politique opérée par le régime issu du coup d’État d’octobre 1997, l’enjeu démocratique reste encore un combat qui mobilise les Congolais. Le MCDDI est ce mouvement qui, dès ses origines, a axé sa lutte politique sur la démocratie pluraliste. Cette lutte a façonné le combat politique de son président fondateur, Bernard Kolélas, qui revendique l’orientation de l’axe angulaire de la démocratie au Congo. Qu’est-ce qu’est devenu cet axe ?

Au regard de la configuration politique du pays, il paraît clairement que la démocratie pluraliste reste encore une tâche inachevée. Cet enjeu démocratique fait partie de notre identité et le Congrès est appelé à se prononcer sur la question du positionnement tactique du parti. Étant entendu que l’on ne peut construire cet idéal aux côtés des pourfendeurs de la démocratie sans y perdre son âme. Le MCDDI aura tout à gagner à retrouver son rôle d’architecte de la démocratie pluraliste.

b. La question du leadership et de la candidature aux présidentielles
À l’instar du pays, le MCDDI traverse en son sein la crise la plus grave de son existence. La situation interne s’apparente à une crise de leadership au sein du mouvement démocratique Congolais qui, pour la première fois, sa direction affiche des ambitions en demi teinte et l’échéance 2009 pose un dilemme personnel à certains.

D’évidence, cette crise de leadership marque la fin de l’état de grâce du président fondateur du MCDDI. On assiste à un effritement de sa légitimité aux yeux de l’opinion. Certains membres et collègues de la direction du parti tentent de profiter maladroitement de la situation en prenant des décisions politiques néfastes pour l’avenir de notre mouvement. Ce mode de prise de décisions montre actuellement le degré d’amateurisme et de connivence érigés en règle. Le cabinet autour du président, agit par procuration de fait en lieu et place du président et des instances délibératives : le Bureau Exécutif National (BEN) et le Comité National (CN).

La Convention de mai 2008 a tenté d’entériner cette situation de fait qui infantilise les instances du parti. Dans ces conditions, il est plus que légitime de douter de la validité et de la régularité des décisions prises non seulement au nom des instances du parti, mais aussi au nom du président lui-même.

Ce débat de fond s’inscrit au premier plan de l’ordre du jour du futur Congrès.

En effet, dans le fond, les choix opérés par nos collègues cachent des réalités que le Congrès devra clarifier. Certes le Congrès ne sera pas un réquisitoire, mais il ne pourra pas occulter l’analyse critique nécessaire pour ramener le parti à ses fondamentaux idéologiques traditionnels. Cette analyse critique du parti sur le leadership relève deux faits :

Il y a d’abord la tentation fortement ressentie de transformer le parti en un espace d’affairisme au sein duquel des critères subjectifs remplacent la logique et le mérite. Cette confusion des rôles cause d’énormes préjudices au MCDDI. Elle ternit le prestige du président fondateur perçu de n’avoir pas su préserver les intérêts du parti. L’affairisme a devancé la politique dans un contexte environnemental fortement dominé par le besoin bassement matériel. L’affairisme s’est aussi illustré aux travers des investitures qui ont préfiguré le résultat observé aujourd’hui sur les bancs du parlement où le parti n’affiche aucune prétention à la hauteur des attentes des Congolais. Le Club Perspectives & Démocratie tient cependant à saluer les élus du MCDDI et les incite à exceller dans leur tâche. Cette avancée aurait été plus éclatante si les promotions dans la hiérarchie administrative et politique du parti prenaient en compte les critères d’excellence et de militantisme qui régissent la vie des organisations politiques. L’irrespect de ces critères ressemble à une politique du moindre effort fortement tournée vers les promesses réelles ou supposées distillées par le régime. Cette attente statique a suffi pour détourner notre direction des enjeux du pouvoir.

Il y a ensuite les relations étroites privées nouées avec le pouvoir. Ces relation élevées à un niveau institutionnel corrompent l’identité du parti, altèrent la capacité du discernement politique et désorientent le parti et l’opinion. Ces relations ont eu pour effet de susciter un comportement de rentier qui pose problème sur l’indépendance politique de la direction. Cette voie est une impasse qui fait fi des potentialités humaines, crache sur le militantisme et détourne la direction de sa vocation première à savoir la conquête du pouvoir. Le Club Perspectives & Démocratie reste convaincu que la seule rente politique que le parti peut attendre est celle qui résulterait de la confiance que lui témoigneraient les Congolais en retour d’une gouvernance qui réhabiliterait nos concitoyens dans leur dignité sociale et économique. Ce sont là deux visions opposées à l’origine de la désaffection enregistrée après notre retour d’exil.

Les effets conjugués de ces manquements graves offrent le spectacle d’un parti en proie à une perte de leadership et montre des réticences à affronter l’adversité. Notamment à l’épreuve des présidentielles de 2009.

Ce rendez-vous politique mérite aussi une clarification. Ne pas l’évoquer serait hypocrite. Avant d’inscrire l’échéance des présidentielles de 2009 comme un événement majeur pour le pays, le Club Perspectives & Démocratie invite les Congolais à sonder ce régime pour savoir s’il peut accepter l’alternance et le verdict des urnes. Le cas des municipalités gagnées par le parti mais dont la gestion est encore assurée par les anciens maires plaide en défaveur. Le refus d’une commission électorale indépendante rend opaque le scrutin. Le plan de fraude publié par l’UPRN de Mathias Dzon démontre le flagrant délit. Les récentes manœuvres militaires à Loutété et ailleurs montrent que ce régime prépare la guerre pour se maintenir. Ce régime utilise la dissuasion militaire pour entretenir un climat de peur et de défi à ses adversaires et au peuple. Signe que le changement ne s’obtiendra pas par des moyens légaux. Son chef n’a pas renoncé au sermon dssssçe ne jamais mordre la poussière électorale. Raison pour laquelle il a préféré faire la guerre en 1997 au prix humain et matériel incalculable. La parodie électorale en cours préfigure indéniablement une prolongation de l’imposture.

Mais en tant que démocrates, notre parti ne va pas abdiquer parce que l’adepte du totalitarisme et de l’anti-citoyenneté s’arcboute sur ses positions et use de la brutalité et du chantage à la paix comme variables d’ajustement politique. Aller aux élections est une démarche naturelle pour un parti. Le parti agira pour tordre le cou à la stratégie adverse. C’est une approche rationnelle au dessus de toute considération privée. Il reviendra au Congrès, à travers les motions, de choisir la meilleure stratégie capable d’apporter le changement au Congo. Étant entendu que ce régime est irrémédiablement nocif pour le pays, et que les Congolais réclament le changement pour expérimenter d’autres voies pour le développement du pays.

c. La question des alliances
Il y a une incohérence flagrante entre l’identité du MCDDI et ses choix d’alliances dans le passé comme actuellement. Dans le passé, l’alliance URD-PCT réunissait deux groupements politiques sans affinités idéologiques. Elle était mue par le besoin de sortir les signataires de l’isolement politique. Elle a permis malheureusement l’hibernation végétative du PCT qui est revenu au moment fatidique pour imposer sa volonté unilatérale. La récente alliance suit le même schéma où le parti prête le flan à la stratégie de cheval de Troie de son adversaire.

Cette alliance, sans programme commun de gouvernement, accentue la crise d’identité de notre parti. Ce positionnement tactique allie le MCDDI au PCT, une formation idéologiquement incompatible et dont les pratiques politiques avilissent l’homme et la société. Cette alliance avec le bloc monolithique radicale n’apporte de valeur ajoutée ni au parti, ni au pays. Elle n’a eu pour effet que de mettre en péril la démocratie. La présence figurative au gouvernement des membres du MCDDI, non mandatés mais cooptés à titre gracieux, ne rehausse nullement le parti qui donne plutôt l’image d’une reddition consolidant le système établi. Ces derniers n’exécutent aucun projet de société du parti dont ils ne reçoivent d’ailleurs aucune directive ni ne rendent des comptes. Le parti a été muselé par l’alliance et le régime en profite pour désorganiser méthodiquement les scrutins et pour s’enraciner plus que jamais dans l’arbitraire absolu.

Cette alliance n’était nullement justifiée. L’empressement n’a pas tenu compte du caractère bicéphale du PCT dont une partie s’est distinguée en allant créer le RMP. L’étendard de la paix masque ces relations de connivence tandis que le régime exerce ce chantage sur la paix comme pierre angulaire de sa guerre permanente. La connivence est bien manifeste avec la nomination de sénateurs du parti estampillés RMP sans justification.

Au retour d’exil, le parti disposait de plusieurs cartes à abattre. Parmi celles-ci, il y avait la carte du rassemblement des forces d’opposition au régime. Bernard Kolélas bénéficiait d’une légitimité intacte qui le désignait chef de l’opposition. Le régime a concentré son adversité sur le MCDDI et son leader contre qui la guerre a été déclenchée puis accélérée pour l’empêcher d’accéder à la magistrature suprême. De retour d’exil, ce leadership demeurait malgré tout intact. À l’image du déploiement de force jamais connu dans le pays lors du débarquement de personnalités politiques à Maya-Maya. Il ne restait qu’au MCDDI de reprendre sa place dans l’échiquier. Ce leadership aurait permis de capitaliser le mécontentement des Congolais contre la dictature. Ce manquement a été préjudiciable au parti et au pays.

Le Congrès offre à juste titre l’occasion d’une part, de corriger cette trajectoire ; d’autre part, de redéfinir une stratégie d’alliance reposant sur le rassemblement du camp républicain, non sur l’alignement au programme de l’icône évincée en 1992 synonyme de suicide politique.

d. La question de l’hémorragie des cadres et de l’unité du parti
En ces débuts, le parti a eu du mal à intéresser les cadres. Les révolutionnaires ayant cherché à coller à notre mouvement des stéréotypes négatifs qui ont freiné l’adhésion des élites et des cadres. Cette distance s’est rétrécie au fil du temps et le parti a enregistré une vague importante d’adhésions. Malheureusement, le succès de la forte légitimité populaire a occulté le départ de quelques cadres. Ce phénomène s’est poursuivi et accentué sans que le parti ait cherché à arrêter l’hémorragie.

La rhétorique codifiée en ces termes désinvoltes a miné le débat interne et a retardé les réformes nécessaires. Le parti minimise les cas de transfuges et laisse courir ceux qui tentent l’aventure extérieure.

Il s’avère cependant que les détracteurs du MCDDI, qui de tout temps misent sur la déconfiture du mouvement démocratique républicain, cherchent inlassablement à creuser un vide artificiel des élites entre le leader du MCDDI et sa base. Ce vide irréel constituait l’argument majeur stigmatisant l’absence de cadres pour gouverner le pays. Le Congrès offre l’opportunité de battre en brèche cette thèse en donnant au futur leader du MCDDI un panel de cadres capables de comprendre les enjeux et de relever le défi du développement.

Réconcilier le parti avec ses cadres est une nécessité impérieuse. Cette réconciliation passe d’une part, par l’arrêt de l’hémorragie des cadres ; d’autre part, par le respect du statut de militant. Les parachutages au sommet desservent à la fois les auteurs et les bénéficiaires de ces pratiques qui auraient pu mieux gagnés en légitimité s’ils faisaient leur école à la base. L’irrespect du militantisme a été outrageusement étalé lors des investitures et à la Convention de mai 2008 qui ont donné l’illustration des pratiques bannies en politique et dont la nocivité affaiblit le parti.

La réconciliation invite aussi que le parti examine rationnellement les cas de dissidence condamnés à une certaine époque mais dont l’actuelle direction reproduit le schéma et les pratiques. Il n’y a naturellement aucun fossé idéologique entre ces auteurs et le parti. Si le parti a eu à renouer avec les révolutionnaires, il n’y a aucune raison de tenir à distance des frères laissés sur le bord de la route de gré ou de force. Les brebis galeuses ne sont pas toujours celles que les apparences désignent de fait.

Ce constat est partagé. C’est un diagnostic sincère qui expose et met en lumière les paramètres d’appréciation et de lisibilité de l’orientation politique du parti depuis le retour au pays du président fondateur. Les militants possèdent, au moyen du Congrès, la responsabilité de proposer la thérapie adaptée pour sortir le parti de sa situation.

Nous avons la chance d’avoir un seul MCDDI. Les tentatives de déstabilisation du début de la dictature ont toutes échoué. C’est une résistance politique exemplaire. Maintenant que la sagesse reprend le dessus, servons à notre pays de plateforme éthique et unitaire pour redonner au Congo cette dimension des valeurs et de la maîtrise de la hiérarchie des urgences.

e. La définition du projet social et économique
L’ambition de gouverner le pays continue à habiter le cœur des démocrates du MCDDI. Le Congrès a l’obligation de présenter aux Congolais un projet de société novateur et pragmatique. Le parti dispose la matière grise nécessaire pour élaborer un nouveau projet de société tenant compte des réalités socioéconomiques et culturelles du pays. L’opinion nationale connaît le projet politique du MCDDI : la démocratie pluraliste couplée à la décentralisation. Elle a cependant une vague idée de son projet économique, social et culturel. La présence du parti au gouvernement Lissouba n’a pas éclairé les Congolais sur ce point. La figuration dans celui des putschistes reste sans rapport avec le parti. C’est dire combien il est nécessaire de repenser la communication sur le modèle de société à présenter aux Congolais.

L’opinion nationale a besoin de repères de différenciation entre le MCDDI et les autres formations politiques. En 1992, notre projet de société n’a pas eu le retentissement souhaité. En 1997, le parti n’a pas eu l’occasion de formuler publiquement son projet en raison de l’interruption brutale du processus démocratique. En 2008, les membres du parti figurant au gouvernement du régime issu du coup d’État y siègent sans référence aucune aux idées du parti qui a conclu auparavant une alliance dépourvue de plateforme de gouvernement. Ce sont là trois manquements graves que le Congrès va devoir corriger.

L’urgence économique et sociale impose au parti de proposer des solutions aux problèmes quotidiens des Congolais. Ce sont ces perspectives heureuses susceptibles de revitaliser le moral national sapé par quarante ans d’injustices sociales et d’ingratitude patriotique des révolutionnaires.

La crise politique impose également au parti de se prononcer sur l’architecture juridique fondamentale du pays. Notamment, le retour à la Constitution de 1992 à laquelle notre peuple reste attachée.

Enfin, le parti a le devoir de porter haut l’exigence de justice et des libertés fondamentales, partie intégrante de notre identité. Notamment, la libre circulation des personnes et des biens, la liberté d’opinion et la liberté de la presse.


2°) La dynamique pour réussir le Congrès
Les Congolais attendent le réveil du MCCDI. Les militants du MCDDI ont la charge de réussir ce Congrès pour donner un signal fort au pays. Les Congolais veulent des idées novatrices et des hommes responsables respectueux des normes et de la parole donnée. C'est donc pour eux que ce Congrès posera le premier acte de la reconquête idéologique et politique. C’est pour eux que nous militants du mouvement démocratique allons formaliser les attentes et le destin national. Éminente responsabilité, car en décidant de l'avenir du plus grand parti du camp républicain, nous choisirons pour l'avenir du Congo-Brazzaville.

a. Répondre à l’exigence de l’unité et de la confiance
Le Congrès n’est pas une course à l’investiture ni un positionnement rétribuable dans une campagne de soutien à un candidat extérieur. Si nous voulons unir les Congolais, commençons par s’unir entre militants de notre grand parti. Si nous sollicitons la confiance des Congolais, commençons par donner l’exemple d’hommes responsables qui se font mutuellement confiance. Car l’union fait la force. La victoire du MCDDI est dans le respect de ce vieux dicton empreint de bon sens.

Par ailleurs, vivre dans la nouvelle espérance de survie de Mr Sassou-Nguesso n’est pas une assurance vie. Ses fondations s’affaissent car ceux qu’il avait enrôlés dans son aventure militaire reviennent progressivement à la raison. La lame de fond du sursaut patriotique opère et le MCDDI doit en être conscient.

Le MCDDI est à la base du changement démocratique au Congo. C’est un capital qui lui confère une force ascendante, fédérative des énergies et des intelligences. C’est un rôle de pivot démocratique et de locomotive à rebâtir.

La confiance au niveau national impose que le pays solde enfin tous ces contentieux républicains comme l’a souligné courageusement Marion Mandzimba-Ehouango, président de l’association Marien Ngouabi & Éthique. Le MCDDI reste ouvert aux compatriotes qui se reconvertissent à l’idéal républicain. C’est un premier pas pour restaurer un climat de paix et de confiance dans le pays. La Paix est une résultante sociale. Le pays vivra définitivement en paix lorsque les contentieux sociopolitiques seront résolus.

L’unité et la confiance ont une traduction pratique. En interne, il s’agit de mener en toute transparence les travaux préparatoires au Congrès. En pareille situation, un Comité d’Organisation, constitué des membres du Comité National, est l’organe statutaire habileté. Sa composition devant être la plus consensuelle possible.


b. Proposer une rupture dans la gestion et les pratiques politiques
Les piliers de la république se sont un à un effondrés. L’effondrement a commencé avec le déni de la citoyenneté caractérisé par une concentration fusionnelle des intérêts privés au système politique. Il s’est poursuivi avec l’absence de politique sociale. Il s’est achevé avec la prédation financière sur les richesses nationales.

Le MCDDI qui a la prétention d’améliorer la société doit aussi démontrer qu’il regorge des idées novatrices. Il doit prendre l’engagement devant le peuple Congolais que la république redeviendra bien une réalité authentique et vivante. Une république soucieuse du bien être de ses citoyens comme un bon père de famille. Une république généreuse et solidaire à l’égard des familles en difficulté.

Depuis son existence, le MCDDI prône la moralisation de la vie publique. Ce concept a fait frissonné les auteurs anonymes qui soutiennent le système de spoliation multiforme érigé dans l’administration publique et au sommet de l’État. Aujourd’hui, la société Congolaise s’aperçoit de la justesse de cette idée qui, faute de l’avoir appliquée, a décuplé la prédation financière des responsables politiques.

c. Définir le développement intégral
Le concept du développement intégral place l’homme au centre de la société. En plus de la réalisation de ses facultés intrinsèques positives, il s’agit de réaliser la symbiose entre le développement économique au service du citoyen et inversement, le citoyen en tant que capital humain représentant la force vive motrice de l’économie et de toute activité créatrice de valeur ajoutée. Dans un Congo riche, le Club Perspectives & Démocratie veut des Congolais aisés et bien portant ! Parce que le sous développement est d’abord une défaillance de l’homme. Le Congo et le MCDDI ont l’intelligence nécessaire pour offrir à la population Congolaise une vie digne et une identité respectable.

Le développement intégral est le leitmotiv qui permettra au pays d’équilibrer le rapport entre les richesses économiques du pays et le niveau social ou cadre de vie des Congolais. C’est une politique volontariste qui attaque les problèmes sociaux à la racine. Par exemple, en valorisant la citoyenneté pour régénérer l’unité nationale ; en développant les infrastructures de communication (routes) pour abolir les frontières sociologiques et favoriser le tourisme intérieur et le commerce ; en mettant l’accent sur l’éducation pour structurer la conscience patriotique. Parce que de Ouesso à Louandjili, les Congolais souffrent des mêmes maux.


Conclusion

La présente contribution englobe la dimension nationale qui est le but ultime de la réorganisation du MCDDI pour préfigurer la future gouvernance du Congo. Elle donne les clés de compréhension politique susceptible de rehausser le débat dans le parti et dans le pays en engageant une mûre réflexion digne d’un grand parti répondant aux attentes des Congolais.

Toutefois, il est important de retenir que l’implication dans un quelconque processus d’organisation des élections n’apportera aucune avancée politique ni économique significative au pays. L’expérience des scrutins passés, avec un suffrage national à moins de 5%, témoigne de l’inutilité d’une reconduite du pouvoir issu du coup d’État.

L’unique processus qui vaille est une remise à plat de l’architecture institutionnelle et juridique qui impliquera toutes les composantes politiques, civiles et œcuméniques du pays. Un tel processus ramènera la paix dans les cœurs des Congolais à partir d’une concertation nationale qui recréera le renouveau démocratique et invalidera les desseins du régime actuel.


Fait à Paris, le 4 janvier 2009.

Pour le Club Perspectives & Démocratie du MCDDI
Les membres du Bureau Exécutif National
Théo Joseph SÉNGA
Edgard MFOUMOU-NÉ
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Consultant Formateur, chef d'entreprise