lundi 18 août 2008

Tout va bien au Congo, les congolais ne se plaignent pas?

Pour sauvegarder l'environnement et éviter le gaspillage des matières premières, certains emballages sont recyclés. Cette prise de conscience est louable et acceptée par les populations des pays souvent pionniers.
Mais recycler des discours politiques vieux de plus de deux décennies et en faire du neuf pour tenter de convaincre les congolais en leurs disant que tout va bien, c'est l'illustration d'un système qui ne sait plus comment justifier encore aujourd'hui sa présence au pouvoir.

Plus grave l'acceptation de cette situation par la quasi totalité des cadres congolais faute de perspectives, rend de plus en plus incertain le changement politique.

Dans son message à la nation, le tableau économique et social du présenté par le chef de l'état Congolais Dénis Sassou Nguésso me laisse particulièrement songeur. Ignorer la vie quotidienne des congolais, voir le tissus social se désagréger, les hôpitaux devenus des mouroirs et la jeunesse qui ère dès le soir tombé, visiblement il ne dirige pas le même pays.

Distribuer les revenus pétroliers aux amis et associés préalablement sélectionnés, faire des travaux de complaisance souvent sur facturés, cela ne constitue pas une redistribution équitable et intelligente de la richesse nationale du Congo.
Les institutions politiques et le gouvernement au fil du temps ne sont plus que des réseaux d'appuis au service d'un système au pouvoir. Elles ne constituent en aucune manière de véritables leviers d'actions au service d'une population qu'on est sensé représenter.

Depuis 1979 on a les mêmes maux au Congo. Pourtant, le Congo est de plus en plus riche ainsi que les gouvernants. Ne pas voir sa population souffrir depuis des années, cela relève de l'exploit...
Les observateurs, économistes ou non pensent à juste titre que le président Sassou dirige certainement deux états au Congo.
Le premier c'est l'état virtuel, pétrolier, plus riche, composé d'un réseau d'amis intérieur (institutions politique et judiciaire) et extérieur et doté d'une puissance financière sans égal en Afrique et bien entendu soutenu par l'arrogante Françafrique.
Le deuxième c'est l'état réel, celui du peuple abandonné à lui même. Et pourtant au nom duquel on revendique la légitimité même à moins de 10% de participation aux différentes élections.
Pour monsieur Sassou Nguésso, cet état là est peut-être trop compliqué à gérer, car il lui faut de temps à autre rendre des comptes. Mais compte tenu des évènements tragiques de ces dernières années la population congolaise ne peut plus se permettre de contester violemment
les pratiques politiques devenues une normalité. Faute de quoi, c'est le retour de la marche forcée vers les forêts du nord d'Owando ou du sud du pays.
La révolte de PointeNoire est sans doute une fissure dans ce système politique bien rodé.

Autrement dit, quand on est à la tête de ces deux états et compte tenu du mode d'accession au pouvoir, il est difficile d'abandonner le premier au profit du deuxième, car c'est lui sans lequel on existerait pas.

Les amis qui interviennent dans "zenga-mambu" ont tout à fait résumé la situation du pays et ont établi un constat difficilement contestable, à savoir: sans rupture véritable, point d'amélioration de la situation du peuple congolais.

Les dirigeants actuels doivent faire preuve de réalisme au sujet de la situation du Congo. Quelques soient les replâtrages ici ou là, de par leurs pratiques politiques, ils continuent de véhiculer une image négative du pays. Ils doivent se considérés comme disqualifiés aux yeux de l'opinion nationale et internationale.
Non seulement ils ne sont pas les bienvenus dans les cercles internationaux où se prennent des grandes décisions géopolitiques, La Françafrique qui n'est pas un passeport d'excellence en matière de diplomatie internationale pour un pays indépendant et souverain, riche en ressources humaines et pétrolières est leur recours.

L'obstination à rester au pouvoir et quel qu'en soit le prix est d'une médiocrité sans égal pour ces dirigeants. Pourtant, il est temps de se surpasser et privilégier l'intérêt commun.
Pour sortir de cette situation qui se dégrade tous les jours, le Congo a besoin d'une grande Conférence de Concertation Nationale.

Parmi les grands sujets clés de stabilisation sociopolitiques nous avons déjà soutenir les dossiers ci-dessous:

  • Bilan économique et social complet et sans complaisance depuis la disparition du Président Marien Ngouabi.
  • Remise à plat institutionnelle
  • Rétablissement de la commission des biens mal acquis
  • Rétablissement de la commission assassinat
  • Mise en place d'une commission internationale sur les crimes de guerre au Congo.
  • Mise en place d'une commission d'évaluation de la situation économique et financière.
  • Création d'une commission électorale indépendante.
Le gouvernement actuel ne représente pas des garanties suffisantes pour conduire les affaires courantes.
Il faut une grande transition politique dans notre pays (5ans). Les blessures sont trop nombreuses et encore béantes. Il faudrait être aveugle pour ne pas voir les visages des congolais marqués les épreuves du temps subit, et sourd pour ne pas entendre les cris de douleurs d'une population meurtrie et minée par le mal vivre.

C'est une étape vitale pour le Congo Brazzaville si nous voulons laisser ce pays aux générations futures.

En démissionnant de son poste de président de la République du Pakistan, monsieur Pervez Musharraf vient de faire un geste politique en faveur de la paix dans son pays.
Quitter le pouvoir quand son peuple est saturé de sa présence, c'est aussi aider son pays d'une autre manière.

Moussi Kaounga
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Consultant Formateur, chef d'entreprise